What is it about?

Nous voulons suggérer que la transition écologique, absente des thèmes développés dans cet ouvrage, soit cette utopie politique (ce qui est sans doute un pléonasme) à condition de ne pas la considérer comme un état défini a priori ou un idéal sur lequel la réalité doive se régler. La transition écologique doit être considérée et revendiquée comme étant le mouvement réel, la pratique politique quotidienne qui abolit, par sa transformation, l’état actuel des rapports sociaux de production et de propriété. Cette transition doit être le moment de la réappropriation par l’homme de ses conditions d’existence, à commencer par ses conditions de production. Ce n’est donc pas un but en tant que tel, c’est un processus d’émancipation. Il faut rompre avec une conception à la fois d’un monde hérité des Lumières où l’homme serait extérieur à la nature pour la dominer et l’exploiter, et issue d’une vulgate marxiste instrumentaliste des hommes et de la nature La transition écologique dont nous avons besoin est au-contraire conçue comme le processus d’accomplissement de nouveaux rapports sociaux appelés par notre qualité d’être humain partie prenante de la nature . Cette émancipation qui renvoie à une nécessité de réappropriation des conditions de notre capacité d’action, doit s’appuyer sur des institutions collectives de gestion des ressources, en tout premier lieu financières, et sur une gouvernance tenant compte de toutes les voix.

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Why is it important?

La construction de la rupture avec le mode de circulation dominant, pour ne pas dire hégémonique, des produits (biens et services pour la suite du texte) repose alors la réappropriation de notre « capacité constituante », c’est-à-dire notre légitimité à organiser les modalités de notre action collective. Cela veut dire qu’il faut expliciter les conditions de l’existence du collectif mobilisé, la définition des règles de coordination, les modalités de leur révision, le régime de sanctions mais aussi de partage des bénéfices et des pertes, la répartition des droits de propriétés supportant les pratiques et le fonctionnement du collectif. Bref, formaliser le pourquoi et le comment du collectif, de la coopération. Dès lors une « finance autrement », devrait reposer sur un « paradigme de la réciprocité » (Giraud, 2012, p. 165 ; Sahakian, Servet, 2015 ; Testart, 2007) que l’on peut souhaiter ou considérer comme nécessaire et qui est, comme toute norme ou règle, un construit social. Si l’on veut passer d’un système d’échanges marchand capitaliste à un échange marchand ou non, voire à un système de réciprocités, il faut construire la norme sous-jacente. Cette norme renvoie à l’organisation des relations entre les personnes sur la base des usages qu’elles peuvent développer et en retirer. Ce « commun » appelle alors la définition du cadre de propriété juridique qui permette une coordination coopérative de l’action collective des acteurs.

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This page is a summary of: Conclusion provisoire. Vers une finance comme « commun » ?, January 2015, OpenEdition,
DOI: 10.4000/books.septentrion.8299.
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