What is it about?

Cet article cherche à montrer comment, au fil de l'histoire antillaise, La Case du commandeur d'Édouard Glissant et Le Livre d'Emma de Marie-Célie Agnant, problématisent la relation entre l'individu et le collectif. Bien que publiés respectivement en 1981 et 2001, ces deux romans sont encore d'une grande actualité, notamment en ce qui concerne leur traitement de la question identitaire dans laquelle nos sociétés contemporaines semblent de plus en plus s'enfermer. L'article se penche, tout d'abord, sur les modes de représentation littéraires du pouvoir (anti)colonial, en particulier la création d'identités collectives qui perdurent, puis la reprise de ces clivages par un certain discours nationaliste. Ce dernier tend ainsi à perpétuer l'opposition oppresseur-opprimé et, paradoxalement, empêche l'individu de se penser. Notre analyse porte ensuite sur le savoir postcolonial qui, né du pouvoir (anti)colonial, met l'accent sur la fragmentation et l'hybridation caractéristiques de l'histoire des Grandes et des Petites Antilles. Toutefois, la déconstruction dont ce savoir est porteur, si elle permet d'éviter tout essentialisme, peut également se révéler (auto)destructrice. Enfin, cet article tente de définir un avoir postcolonial qui, s'il peut être vu comme une addition (appropriation, revendication), se traduit en réalité par une soustraction (négation, aliénation). Seule la (re)conquête de l'unité originelle perdue, que permet la littérature, est à même de réduire la fracture identitaire dont souffre la communauté.

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This page is a summary of: "Je pose zéro et je retiens tout": Du pouvoir (anti)colonial au savoir postcolonial dans La Case du commandeur d'Édouard Glissant et Le Livre d'Emma de Marie-Célie Agnant, Nouvelles Études Francophones, January 2018, Project Muse,
DOI: 10.1353/nef.2018.0033.
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